Gullivent pénétra dans Fairhaven par le ponton de la fourche du Bon Marché, et il comme à son habitude, il tira la langue et fit un bras d’honneur dans le dos de l’officier Karavan qui transpirait dans son armure. Mais le cœur n’y était pas et il était bien conscient de la futilité de son geste.
Ba’ Naer Liffan, le barman de la fourche, l’interpella à son passage : " Hey Gulli, de retour depuis tout ce temps ? Une bière et une liqueur de Shooki comme d’hab ?"
Mais, au grand étonnement du barman, Gullivent fit un petit signe de la tête et passa lentement son chemin et s’engagea avenue de la Chambre basse.
Gullivent se hâtait vers son appartement, jetant tout juste un coup d’œil aux Trykettes qu’il croisait,il venait de prendre une grande décision et avait besoin de l’ordre dans ses idées.
Il répondit d’un bref hochement de tête au concierge qui le salua d’un joyeux "Bien bonjour citoyen Gullivent, enfin de retour à la maison !"
En rentrant dans l’appartement, il constata qu’il n’y avait pas que ses idées qui avaient besoin d’être remises en ordre. Le désordre était indescriptible, les restes de la dernière beuverie jonchaient le sol et des moisissures et champignons s’étaient développés. Ca ne sentait pas bon du tout.
Le Tryker aéra et commença à nettoyer à ranger tout en passant en revue ses souvenirs :
Avant son départ précipité, si vous aviez rencontré Gullivent vous auriez eu à faire à un petit Tryker insouciant et impertinent, renvoyant dos à dos Karavan et Kami.
Toutefois il avait une très grande défiance à l’encontre de la Karavan et de son autoritarisme et il comptait dans ses amis des amis des Kamis et des Zoraï.
C’est d’ailleurs pour retrouver son amie Zoraï, la grande Zora comme il la surnommait, qu’il était parti ce soir en direction du pays malade.
Dans ces terres, il n’avait pas retrouvé son amie mais avait été aidé par des Zoraï qui lui avaient fait prendre conscience de la fragilité de l’écorce. Et dans caboche de tryker, était rentrées un peu de sagesse et de spirualité ainsi qu’un grand respect des Kamis.
Les lacs lui manquant terriblement, il avait repris le chemin du retour, et fait le tour des lacs avant de rejoindre Fairhaven.
C’est pendant ce périple qu’il avait constaté avec colère, qu’ici aussi, la nature était souillée et que l’écorce souffrait sous la brutalité des forages Karavan.
Sa décision était prise, il lui fallait contribuer à la protection des Lacs et suivre la voie des Kamis.
Il était temps pour lui de rejoindre cette Trykette qui se disait « Sentinelle des Lacs » et qu’il avait rencontré lors de son exploration des confins des Lacs.